(lily-rose) je m'empresse de rire de tout, de peur de devoir en pleurer

Lily-Rose Laeddis, née Parker.
Immatriculé : 134-54-254.
Diagnostic : Trouble schizo-affectif

Le verdict est tombée, la maladie dévoilée. Il était peut-être temps, après toutes ses années. Elle ne comprend pas vraiment ce que ça veut dire. Le médecin lui explique, mais les mots se compliquent dans sa bouche. Elle ne l'écoute plus. Puis un autre médecin est entré. Il était grand, bien plus impressionnant que le petit homme grisonnant assis en face d'elle. Il lui a expliqué lui aussi. Elle a compris que la voix dans sa tête n'était pas quelque chose de "normal". Elle ne sait plus vraiment ce que ça veut dire normal, désormais. Le terme est devenu bien trop abstrait à ses yeux. Il lui a expliqué que les choses qu'elle voyait n'étaient pas toujours vraies. Qu'il n'a jamais eu le feu dans sa cuisine. Ses sens lui jouent des tours, son esprit défaille. Il lui a aussi expliqué qu'elle n'était pas lunatique, pas tout à fait. Là encore son esprit vacille, il s'amuse à passer d'un état à un autre, sans lui demander son avis. Son désespoir n'est pas vraiment le sien. Sa joie n'est pas vraiment la sienne. Elle n'a pas le choix. Ça s'impose. Elle a l'impression de ne plus rien contrôler et ça fait mal. Elle a l'impression que son cerveau va exploser. Peut-être que son esprit s'est décidé à s'auto-détruire, maintenant qu'il est démasqué.  

(UN) Lily-Rose a toujours rêvé d'une vie tranquille, de quelque chose de beaux, sans défauts, parfaitement rangé, de ce genre e famille qu'on voit glacé sur le papier des magazines (DEUX) Il n'est pas rare de la voir le nez dans un livre, à rêver à des aventures qui ne sont pas les siennes. Parce que quand elle lit, elle peut s'imaginer être qui elle veut. Elle peut s'autoriser des folies, Lily, laisser sa vie et ses barreaux derrière elle pour s'imaginer voler au-dessus de la ville. Parce qu'on ne peut pas lui enlever ça, on ne peut pas lui arracher son imagination (TROIS) Précieusement, elle a gardé l'anneau qui la lie aux Laeddis. Celui que lui a offert Alois quand ils se sont dit oui pour la vie et bien plus encore. Il l'obsède, elle ne supporterait pas de le perdre. C'est ce qui la raccroche à la vie, à lui, à eux. (QUATRE)   Gamine, elle s'imaginait danseuse étoile, flottant dans les airs sous les mélodies classiques. Elle a d'ailleurs fait de la danse classique pendant des années, sa silhouette s'étirant au fil du temps, lui offrant une grâce qu'elle n'aurait pu découvrir nul part ailleurs (CINQ) (SIX) parfois des choses se bousculent dans sa tête, l'empêchant de penser correctement. parfois, elle a l'impression que la cuisine prend feu et elle panique, parce qu'elle ne sait pas quoi faire pour tout arrêter. parfois, elle a l'impression qu'on lui veut du mal, que certaines personnes dans la rue en veulent à sa vie et elle panique parce qu'elle ne sait pas de quoi elle est capable pour se protéger (SEPT) elle a profondément Alois, même si elle s'est rendue compte qu'il n'était pas fait l'un pour l'autre, peut-être un peu trop tard. Elle aime profondément Louison et elle ne supporte pas qu'on dise le contraire. Les circonstances sont peut-être étrange, mais elle s'en fiche, elle n'écoute que ce que son coeur lui dit et il lui clame son amour pour ce petit être fragile qu'est Louison (HUIT) Jolie poupée, on la croit souvent plus fragile qu'elle ne l'est et pourtant, elle est solide Lily. Elle est prête à soutenir le poids du monde sur ses épaules pour ceux qu'elle aime, ou plutôt celui qu'elle aime, puisqu'il est devenu l'unique dans sa vie.  (NEUF) Elle n'est pas vraiment consciente d'avoir un problème, la maladie s'est doucement immiscée en elle, sournoisement. Bousculant à peine sa normalité, devenant sa nouvelle normalité. (DIX) Elle vit avec la culpabilité, Lily. Elle est sûre d'avoir tué Alois. Elle ne pourrait pas dire comment, ni pourquoi, mais quelque chose au fond d'elle l'assure que c'est elle la cause de sa mort et ça la bouffe, ça la ronge. Ses souvenirs s'emmêlent, se brouillent.