bientôt mes os seront dans le vent. (nadja)

DYSMORPHOPHOBIE, le monstre dans le miroir.

Ses membres se changent en des tentacules infernales, son visage se tord en une gueule béante prête à avaler le monde entier. Ses traits sont laid, moulé dans les bras d'un chien de l'enfer. C'est un monstre qu'elle voit dans le miroir, une créature hideuse qu'il faut éliminer, la figure calleuse et dents acérés. Laide, c'est ce qu'elle croit. Anormale, c'est ce qu'elle devient. Persuadée d'être mal formée, malfamé, l'infirmité d'un physique abject. Maladie sous-estimée, cause de nombreuses hallucinations, des crises d'hystérie, des moment de catatonie, mais surtout, l'envie s'arracher la peau avec un couteau ou les dents, les crocs de l'être lui-même, lame du corps.

AUTOPHAGIE, la chair entre les dents.

Ce corps qu'elle ne veut plus voir, elle le croque, l'avale, l'ingère afin de le faire disparaitre, pour alimenter son coeur de cette peur qui l'habite à l'infini. Elle commence par les ongles, s'en mord les doigts, jusqu'à s'en arracher des morceaux de peau, des fragments de son écorce d'insûreté. La vie entre les dents, la mort entre les doigts, affamé d'une chair qui est la sienne. Dans des moments d'hystérie, il lui arrive de mordre d'autres êtres vivant, d'autres déchets d'un monde qui n'est plus le sien, qu'elle souhaite quitter en se consommant, en se consumant.

(1) Nadja, c'est un peu un synonyme de paradoxe.
Vous la connaissez, vous, la fille qui se cherche encore ? Elle sait pas trop si elle doit ouvrir son coeur au monde ou bien balancer une bombe dans ce nid de crasseux. Pourtant, la deuxième option est la meilleure, c'est la bonne voie. Et la fille qui frappe en douceur ? Qui peut réconforter comme une petite soeur et ensuite dégommer comme un boxeur. Elle sait pas trop quoi faire de ses mains, entre caresse et violence, son coeur balance.

(2) Nadja, c'est un peu un synonyme de désespoir.
Elle a l'esprit d'un senior et le corps d'un embryon. C'est un pot de sveltesse mais avec moins de délicatesse. Vous la blâmerez pour ça, elle vous répondra avec son majeur droit. Beaucoup disent que l'espace entre les doigts sont là pour y mettre les doigts de l'être aimé. Balivernes. Elle préfère avoir les doigts clopés. Une roulé dans chaque main, elle crache la vie à travers la fumée grise, aux côtés de son acolyte. Du moins, cela c'était avant. Quand elle avait encore sa liberté et la possibilité de n'en faire qu'à sa tête, quand la maladie ne rongeait pas son corps.

(3) Nadja, c'est un peu un synonyme de mystère.
Elle parle pas trop, elle n'a rien à dire, juste des choses à crier. Alors elle fait comme elle peut, elle en dit le moins possible. Elle a déjà passé l'époque de sa vie où elle voulait déjà tout finir, ou alors tout recommencer. Se dire que la vie c'est pas une réalité, que dès que tu meurs, tu retombes sur tes pieds. On pourrait croire qu'elle a déjà les phalanges brisées, elle vit mal au fond, mais non, elle n'est pas encore cabossée en apparence. Balafrée du coeur, balafrée de l'âme. Nul ne connait son passé, elle n'en a pas. Elle est née aujourd'hui, elle sera peut-être morte demain. Rien n'est éternel, surtout pas elle. Elle a déjà souvent fermé les yeux, mais à sa grande surprise, elle a toujours pu les rouvrir.

(4) Nadja, c'est un peu un synonyme de réflexion.
Elle balade ses yeux ici et là, elle sait pas où regarder mais elle cherche. Parce qu'au fond, il est beau le monde. Il mérite qu'on s'attarde dessus. Qu'on découvre l'univers et ses secrets, qu'on se demande pourquoi la terre est ronde, pourquoi le ciel est bleu, pourquoi on respire. Pourquoi. Pourtant, elle s'en fou. Elle veut juste savoir, comme ça. Parce qu'elle a pas tellement d'autres trucs à faire de ces putains de journées.

(5) Nadja, c'est un peu un synonyme de brisure.

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Nadja, c'est rien, et un tas de chose à la fois.