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Moonlight walking, I smell your softness.

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Chrisante Erasme

› MESSAGES : 128
› DATE INSCRIPTION : 19/06/2016

Chrisante Erasme


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Sujet: Moonlight walking, I smell your softness.
Lun 1 Aoû - 22:07



Moonlight walking

Can you hear the screams when darkness is velvet? Can you hear the wheel turning and the song of the scavengers? But it is poetry, you know —poetry comes from the guts and is spat out in a cry.

S’arque la porte d’une liberté de quelques minutes, deux gardiens se présentent sur le fil du territoire, une chambre désordonnée, une cellule à prisonnière ; la rousse lève ses yeux d’opale, deux perles glacées d’un néant déstructuré, elle n’entend plus les mots barbares sortant des gorges nauséabondes de ces instructeurs à l’arme lourde tenues dans leur paume de cerbères fiers et repus d’une souffrance infligée. L’ange enflammée suit les ogres, dans les longs couloirs de ce bâtiment faiblement éclairé, dans ce dédale, ce labyrinthe de torture où les cris percent les cloisons de brique, de ciment, un fort, un fief pour quelques personnes éprouvant le doux plaisir de tenir le pouvoir entre leur paume de corrompu ; elle les voit, ces personnalités de fer, ces monstres de bourbe. Elle ne regarde pas les cages voisines, là où se trouvent d’autre âme apeurées qu’elle ressent, le soir, dans son lit, elle les supplie de se taire, de verser la tristesse sur d’autre qu’elle. Elle qui ne se connait pas, qui tâte sa conscience, ses souvenirs, les prend dans ses bras d’oiseau tremblant, cette petite fille qui frissonne de terreur pour les agneaux égorgés. Ils la laissent devant l’antre d’un diable mécréant, une pièce, une attente, seule, elle admire le poster d’une peinture, se remémore son unique voyage, Paris, le Louvre, une discussion près d’un lord habillé de cuir, puis cette odeur masculine.

Il est de ces hommes imposant, colosse aux mains métalliques, qui extirpent les bribes de souvenirs, qui susurre dans l’oreille de ses patients, un Méphistophélès charmant pour la plèbe des ignorants s’embourbant dans la salle de réception, goutent aux sucreries façonnées dans la haine. Elle ne plante pas ses orbes dans les jumeaux impérieux, elle entre, sauvage, méfiante, un rituel, celui de le frôler doucement, sans frapper, sans lui montrer la colère qui bouillonne dans ses veines, se tord dans ses entrailles, ce hurlement déchirant, un pourquoi qui n’atteint pas ses lèvres délices.

Le silence. Quand elle s’assoit, divine créature vêtue de haillon, à l’époque, déjà, elle portait de ces informités délicates, des vêtements larges pour cacher ce corps qui ne lui plaisait pas ; elle a voulu, aussi, décolorer ses cheveux, les teindre dans ce charbon de déni, l’orangé d’un éclat de soleil qu’elle haïssait. Sur le siège de cuir, elle entortille ses mèches, boucles de bronze sur ses minces phalanges. Aux aguets, elle scrute le bureau, méticuleusement rangé, maladivement ordonné, elle imagine les actions de ce prince de Géhenne, reprenant les centimètres interdits pour les objets désobéissants. « Vous le faite aussi pour les humains. Quand ils ne vous obéissent pas. » Elle crache ces paroles, tête entre ses genoux, s’enfermant dans sa bulle, il la mange, ses sentiments, ses émotions mais surtout cette carrure, ce charisme, titan au buste de dictateur, elle sent pourtant ce grain de tristesse, dans les mots, le bourgeon de sa voix où nait parfois des échos de désespoir, elle pense alors qu’elle n’est pas solitaire dans le malheur. « Il fait nuit. Vous m’avez réveillé. Vous l’avez fait exprès. » Les phrases hachées, chuchotées, se percutent entre les murs parés de motifs, elle est fatiguée, esseulée, une larme de rage n’a le temps de couler sur sa joue, les poings sur ses paupières violacés, elle aimerait s’allonger sur ce canapé confortable. Lui en costume, dans sa chemise de coton, il rentrera dans une maison ou un appartement de luxe, retrouvera la chaleur réconfortante d’un matelas puis dormira paisiblement jusqu’à l’aube, où la lumière pénétrera ses agates de sang. « Pourquoi vous faite ça ? Me donner des rendez-vous à des heures indus ? Ca vous plait. De ressentir ce pouvoir, cette emprise que vous avez sur moi. Je suis un être humain, j’ai le droit de dormir. » Qu’elle murmure doucement, un filet de cascade carillon.

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